La communication interpersonnelle se définit par l’interaction entre deux personnes ou plus qui cherchent à échanger des informations / émotions.
« Entre Ce que je pense, Ce que je veux dire, Ce que je crois dire, Ce que je dis, Ce que vous avez envie d’entendre, Ce que vous entendez, Ce que vous comprenez… il y a dix possibilités qu’on ait des difficultés à communiquer. Mais essayons quand même… » Bernard Werber
Cette phrase, souvent citée, résume avec justesse le grand malentendu permanent que peut être la communication humaine. Elle pointe du doigt l’écart abyssal entre notre intention et la réception de notre message. Et pourtant, malgré tout, elle se termine par un appel simple et puissant : « Mais essayons quand même. »
Pourquoi ? Parce que sans cet effort de communication, il n’y a pas de lien, pas de relation, pas d’altérité possible. Et parce qu’au fond, nous sommes des êtres de relation.
Pourquoi la communication est-elle si complexe?
Parce qu’elle est humaine, avant tout. Elle passe par un enchevêtrement de pensées, d’émotions, de mots, d’attentes et de perceptions qui varient selon les personnes et les moments. Ce que Bernard Werber souligne ici, c’est que chaque échange est une traversée à risques. Même avec la meilleure intention du monde, nous pouvons être mal compris, ou ne pas capter ce que l’autre cherche à nous dire.
Communiquer, ce n’est pas (juste) parler
Il ne suffit pas de dire pour être compris. La communication ne commence pas dans la bouche de celui qui parle, mais dans l’état intérieur de celui qui souhaite se relier. Sommes-nous disponibles ? Alignés ? Présents ?
Dans un monde saturé de messages, la tentation est grande de réagir, de répondre à chaud, de couper, de juger. C’est la communication en mode automatique, défensive, réactionnelle. Elle repose sur nos peurs, nos conditionnements, nos blessures.
À l’inverse, la communication relationnelle s’ancre dans une intention de lien. Elle suppose de s’écouter soi, avant d’écouter l’autre. De faire un pas de côté pour comprendre ce que je ressens, ce que je vis, ce dont j’ai besoin, avant de parler ou de répondre. Elle demande du temps, de la patience… et beaucoup d’humilité.
L’émotion comme guide, pas comme pilote
La colère, la peur, la tristesse, la joie… sont des émotions de base universelles. Chacune est un signal, une boussole intérieure. Mais lorsqu’elles prennent le contrôle, elles brouillent le message. On parle dans l’émotion plutôt que de l’émotion.
Un des apprentissages les plus puissants de la communication relationnelle consiste à reconnaître ses émotions sans en être esclave.
Astuce : Prendre 20 minutes pour laisser l’orage émotionnel passer, respirer, se recentrer… et ensuite seulement, revenir au dialogue.
De la réaction à la relation
Le vrai basculement se fait lorsque l’on choisit de ne plus être réactif, mais relationnel. Cela signifie :
- Oser parler de soi plutôt que de l’autre,
- Nommer un fait, un ressenti, un besoin, et faire une demande claire,
- Accueillir ce que l’autre vit, même si cela vient heurter nos certitudes,
- Écouter sans interrompre, sans conseiller, sans juger.
C’est tout un art : celui d’écouter pleinement, d’exprimer avec authenticité, et d’oser la vulnérabilité. Cela demande du courage, mais c’est aussi libérateur. Car c’est là que se créent les relations vraies, nourrissantes, fécondes. Souvent, nous avons tendance à ne pas écouter pour entendre, mais à écouter pour répondre.
“Mais essayons quand même…”
C’est sans doute la plus belle partie de la citation de Bernard Werber : malgré toutes les embûches, il nous invite à continuer à essayer. Parce que derrière chaque tentative de communication, il y a une envie d’aller vers l’autre, de se relier, de construire ensemble. Et ça, c’est essentiel, dans la vie comme dans les affaires.
Ce que nous apprend la citation de Bernard Werber, c’est que la communication parfaite est un mythe. Mais que cela ne doit jamais devenir un prétexte pour renoncer. La compréhension parfaite n’est pas le but. Le chemin vers la compréhension, lui, est un acte de respect et d’engagement.
