Chaque année, au mois de juin principalement, des millions de personnes défilent dans les rues du monde entier pour célébrer la Gay Pride, aussi appelée Marche des Fiertés. Derrière ses couleurs vives, sa musique festive et ses tenues flamboyantes, se cache une histoire profonde, militante, et un message toujours d’actualité : la fierté d’être soi, la lutte contre les discriminations, et la revendication de droits égaux pour toutes et tous.
Aux origines : les émeutes de Stonewall
L’histoire de la Gay Pride commence dans la nuit du 27 au 28 juin 1969, à New York, dans un petit bar du quartier de Greenwich Village : le Stonewall Inn. À l’époque, les descentes de police dans les bars fréquentés par les personnes homosexuelles, transgenres ou travesties étaient courantes. Mais ce soir-là, les clients refusent de se laisser faire. Une émeute éclate. Pendant plusieurs jours, des affrontements opposent les forces de l’ordre à la communauté LGBTQ+ et à ses allié·es.
Ces événements marquent un tournant historique dans le combat pour les droits LGBTQ+. Un an plus tard, en juin 1970, la première marche commémorative est organisée à New York, Los Angeles et Chicago. C’est la naissance de la Pride.
En 1999, Bill Clinton est le premier président des États-Unis à déclarer « l’anniversaire de Stonewall, tous les mois de juin en Amérique, en tant que mois des fiertés gay et lesbiennes ».
Pourquoi “Pride” ?
Le mot “Pride” signifie “fierté” en anglais. Il s’oppose à la honte (shame) que la société a longtemps imposée aux personnes LGBTQ+. La Pride est donc bien plus qu’un défilé festif : c’est un acte de visibilité, de réappropriation de l’espace public et de refus de la stigmatisation.
Une célébration mondiale… aux multiples visages
Aujourd’hui, des Marches des Fiertés sont organisées dans des centaines de villes à travers le monde. Elles prennent différentes formes selon les cultures et les contextes politiques :
- À San Francisco, berceau de la culture gay américaine, la Pride attire plusieurs millions de personnes, dans une atmosphère aussi festive que politique.
- À Paris, la Marche des Fiertés rassemble chaque année des centaines de milliers de participant·es, souvent précédée de revendications portées par des associations.
En 2025, la marche des fiertés parisienne aura lieu le samedi 28 juin. - À Varsovie ou Istanbul, les marches sont parfois interdites ou violemment réprimées, mais continuent de s’organiser dans la clandestinité ou dans le courage d’une désobéissance civique.
- Dans certaines villes africaines, asiatiques ou du Moyen-Orient, organiser une Pride peut être un acte de bravoure, tant l’homosexualité y est encore criminalisée.
Des symboles forts
- Le drapeau arc-en-ciel, créé en 1978 par l’artiste américain Gilbert Baker, est le symbole international de la communauté LGBTQ+. Chaque couleur a une signification : la vie (rouge), la guérison (orange), la lumière du soleil (jaune), la nature (vert), la sérénité (bleu) et l’esprit (violet).
- Le triangle rose, récupéré et détourné d’un symbole utilisé par les nazis pour désigner les homosexuels déportés, est un rappel historique de la persécution.
- Les slogans de la Pride, comme “Love is love”, “Born this way”, “We’re here, we’re queer, get used to it!”, expriment à la fois la fierté, la résilience et l’humour militant.
Quelques anecdotes sur la Gay Pride
- En 1990, la toute première Marche des Fiertés en Afrique du Sud a lieu à Johannesburg, aux prémices de la fin de l’apartheid, officiellement aboli le 30 juin 1991. L’Afrique du Sud est aujourd’hui le seul pays africain souverain où le mariage homosexuel est légal.
- En 2001, Amsterdam devient la première ville à célébrer une Pride après la légalisation du mariage homosexuel aux Pays-Bas.
- En France, la Marche des Fiertés la plus emblématique est celle de Paris, mais des villes comme Lyon, Marseille, Bordeaux, Lille ou Toulouse organisent aussi leur propre défilé, avec une forte participation des acteurs locaux.
Une fête pour ne pas oublier un combat
Même si la Pride est souvent perçue comme une fête haute en couleur, il est important de rappeler qu’elle reste un événement profondément politique. Dans de nombreux pays, les droits des personnes LGBTQ+ sont encore restreints ou menacés. Mariage, adoption, transition, droit à la sécurité, lutte contre les violences ou les discriminations… les combats continuent.
🌈 “La Pride, c’est l’arc-en-ciel après la tempête. C’est dire au monde : je suis là, j’existe, et je suis fier·e.”
